À l’issue d’un printemps de mobilisations étudiantes qui nous conduit à nouveau à constater la nécessité d’une reconfiguration et d’une reconstruction du syndicalisme étudiant, nous avons décidé de rejoindre l’appel lancé par plusieurs syndicats indépendants et sections syndicales, que nous reproduisons ci-dessous.
Les EGSE se tiendront du 7 au 9 décembre, à Paris. Notre Assemblée générale étudiera prochainement l’envoi d’une délégation en vue de ces États généraux.
Organisons la riposte pour défendre une université publique, ouverte et de qualité
APPEL À DES ÉTATS-GÉNÉRAUX DU SYNDICALISME ÉTUDIANT
L’enseignement supérieur subit depuis plusieurs années un démantèlement méthodique organisé par les gouvernements successifs. La réduction des budgets de nos établissements a créé des dysfonctionnements qui véhiculent l’idée que le service public serait défaillant et que les universités seraient des structures archaïques. Cela permet aujourd’hui de justifier les politiques managériales, les suppressions de postes et les projets de fusion d’établissements, créés sur mesure pour enrichir des groupes privés et grappiller des places dans les classements internationaux. La mise en place de Parcoursup et de la sélection en master laissent sur le carreau des milliers de jeunes qui sont contraint·es de se salarier, d’effectuer des stages sous-payés ou de suivre des formations privées afin d’espérer obtenir un diplôme. Le Plan Étudiant de Macron et Vidal (Parcoursup, suppression de la compensation et des rattrapages…) vise à individualiser les parcours de formation et à délivrer des diplômes à la carte, en fonction des profils. Alors même que le manque de moyens humains et financiers dégrade la qualité des contenus pédagogiques, la conséquence de ces politiques ne peut être que la dévalorisation des diplômes et donc l’affaiblissement des protections collectives des étudiant·es en tant que futur·es salarié·es. Finalement, l’objectif du gouvernement est clair : marchandiser le savoir et instaurer une concurrence généralisée entre les étudiant·es, les filières et les établissements.
Pour la première fois en France, le mouvement étudiant n’est pas parvenu à faire reculer un projet de loi instaurant la sélection à l’entrée de l’université. Il faut prendre la mesure de cette réalité historique pour envisager la suite. Cette défaite ne vient pas de notre immobilisme mais du fait que nous ayons combattu la sélection en ordre dispersé, en raison notamment de la multiplication des cadres de coordination et des difficultés des organisations syndicales nationales à proposer un plan de bataille combatif qui s’adresse largement au milieu étudiant. Le rythme des réformes libérales du gouvernement, relayées par la FAGE sur les universités, nous impose d’organiser une résistance à la hauteur des attaques. Par-delà les différences stratégiques, le rassemblement des forces syndicales et combatives du mouvement étudiant est une priorité pour construire un véritable rapport de force et mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours.
En conséquence, nous appelons à la réunion d’états-généraux du syndicalisme étudiant les 7, 8 et 9 décembre 2018 en région parisienne. Le mouvement étudiant, malgré des difficultés, a su prouver sa vitalité au printemps dernier. Cette rencontre est l’occasion de nous faire prendre conscience de nos forces, dans le but de reconstruire un syndicalisme étudiant utile et efficace. Nous invitons donc toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à y participer pour échanger, se doter d’outils de coordination, et élaborer un plan de bataille commun pour les mobilisations à venir. Nous appelons enfin tou·tes les étudiant·es à s’organiser sur leurs lieux d’étude dans les semaines et les mois à venir pour défendre une université gratuite, émancipatrice, et ouverte à tou·tes.
Premiers signataires : AGEPS Paris IV, Alternative UBO, AREGA (Grenoble), L’Armée de Dumbledore de Rennes 2, Assemblée Étudiante de Marne-La-Vallée, Solidaires Étudiant.e.s Lyon, Solidaires Étudiant.e.s Rennes, Syndicat Étudiant RAGE’UP (Perpignan), Union des ÉtudiantEs de Toulouse, UNEF Auvergne, UNEF Bordeaux, UNEF Grenoble, UNEF Le Mans, UNEF Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UNEF Paris 5 Descartes, UNEF Reims – Champagne Ardennes, UNEF Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, des militant-es de l’UNEF-TACLE de Grenoble, Lille et Nanterre…