A l’occasion de la première cérémonie du diplôme de l’ENS qui a lieu demain, nous rappelons notre opposition à ce diplôme qui s’inscrit dans une logique néolibérale de remplacement des diplômes nationaux (licence et master) par des diplômes d’école.
Source importante de stress pour les étudiant·es, le diplôme de l’ENS impose ainsi de passer trois mois à l’étranger, alors même que la majorité des formations n’offrent pas trois mois banalisés pour cette expérience internationale. Le manque total d’informations, notamment sur le nombre de crédits écoles validés, contribue également à l’anxiété des étudiant·es. Des conditions d’étude favorables ne sauraient justifier une telle pression.
La création d’une marque “Diplôme de l’ENS” répond en outre à des visées élitistes que nous ne pouvons que dénoncer. En ajoutant des exigences peu compréhensibles par rapport aux diplômes nationaux, la présidence de l’ENS de Lyon acte le fait que ceux-ci auraient une valeur inférieure, et en tous cas ne suffiraient plus aux étudiants pour montrer leurs compétences acquises — un paradoxe pour une école censée former les futur·es chercheur·euses de nos universités ! Le fait de créer et de multiplier des diplômes locaux fissure le socle républicain qui doit rester une garantie de l’égalité entre les citoyens.
Le diplôme est de plus un nouveau prétexte pour rançonner les étudiant·es qui doivent déjà payer les frais d’inscription en licence ou master et la CVEC. La scolarité complète d’un·e étudiant·e lui revient donc au minimum à 1452€ (107€ par an pour le diplôme, 92€ par an pour la CVEC, 170€ par année de licence, 243€ par année de master), et ce dans un contexte de forte inflation. Force est de constater que cette nouvelle source de financement pour l’ENS n’a pourtant pas été à l’origine d’une augmentation de la rémunération des personnels, de l’amélioration de leurs conditions de travail, ni d’une amélioration des conditions d’étude des étudiant·es.
De plus, les travailleur·euses de l’établissement voient une surcharge de travail dans la gestion de ce diplôme, surcharge non compensée par des créations d’emplois, mais qui se fait à moyens constants, aussi bien pour les gestionnaires personnels administratifs de scolarité que les enseignant·es-chercheur·euses.
Nous, syndicats des étudiant·es et des membres du personnel de l’ENS de Lyon, demandons donc la suppression du diplôme de l’ENS.
Signataires : Echarde, CGT FERC SUP, Sud Recherche et SNESUP FSU